vendredi 28 septembre 2007

lundi 24 septembre : Mensa me voilà !

Bon je ne vais pas me laisser abattre ! Lundi me voilà partie en cours, avec mon groupe d'allemand. Nous nous retrouvons tous les matins en bas de nos immeubles pour faire la route ensemble. La grande majorité des étudiants Erasmus habite à August-Bebel, d'où la réputation fêtarde de la résidence.
Notre cours se passe sans embuche.

À 13h nous filons en bande vers le centre ville, direction la Mensa (ou cafétériat). Je découvre la cuisine allemande... bouh j'ai le choix entre du choux rouge cuit, des pommes de terre, des asperges à la crème blanche avec plus de crème que d'asperge, des saucisses ou du fromage pané ! Je me rabats sur l'offre géniale de crudités, ça déborde, pleins de couleurs, pleins de goûts, pleins de miam... bon je me suis un peu lâchée parce que l'assiette se paye au poids (ce que j'ignorais, si j'avais su j'aurais stratégiquement tapé dans la crudité légère, style salade verte) et j'en ai pour 4 euros. Côté boisson c'est aussi toute une aventure, il n'y a évidement pas de bouteille d'eau "ohne Kohlensäure" (sans bulle)... Déçue, je me rabats sur du jus de pomme pour découvrir une fois assise que lui aussi il est plein de Pschiiit... Crotte de bique quand même ! Bon ma salade est top et puis c'est sympa de manger tous ensemble.

Je passe l'après-midi en centre-ville avec Hyacinthe. Nous allons d'abord à la bibliothèque pour rencontrer la personne qui s'occupe de mon département d'études, Kulturwissenschaften, et obtenir des renseignements quant au choix des cours. Nous poireautons devant la porte de son bureau pour finalement apprendre qu'elle n'assure pas de visite ce jour là. Mais nous n'avons pas tout perdu puisque devant cette même porte se trouve une étudiante Allemande à couettes qui nous explique pendant une demi-heure les clés du système universitaire allemand et la façon dont s'organise le choix des cours. Alors voilà, je n'ai pas besoin de m'inscrire en ligne comme c'est le cas à Sciences-po ou même à l'université. À la Viadrina les étudiants ont deux semaines après l'ouverture du semestre pour essayer tous les cours qu'ils veulent, si un cours leur asticote particulièrement les neurones ils n'ont plus qu'à s'inscrire sur une feuille et le tour est joué ! Bah moi je trouve ça vachement cool comme système, je vais pouvoir essayer et éviter les profs dont l'allemand sera trop cafouilli pour moi.
Nous quittons la bibliothèque, ravis, "sont gentils les Allemands quand même ! Nous enchaînons avec photo d'identité pour Hyacinthe, banque et poste puis nous rentrons à August-Bebel.

Le soir même, studieusement installée à mon bureau en train de mordiller mon stylo devant la conjugaison du verbe "gehören", j'entends un bruit dans le couloir... quelqu'un ! J'espère que c'est pas Mercedes, parce qu'elle m'avait demandé de m'occuper de ses plantes, chose que j'ai faite, avec beaucoup d'attention même. Mais peut-être un peu trop d'attention en fait, parce que vu la tête que fait le basilic j'ai du forcer sur l'eau. Enfin j'ai jamais eu la main verte, j'y peux rien... N'empêche que l'idée d'une Mercedes remontée devant la dépouille de son basilic ne m'enchante guère, déjà que nos rapports ne sont pas d'une chaleur folle !
Je quitte donc ma chambre avec mon pyjama lapin préparant déjà mes excuses en allemand... mais je tombe nez-à-nez avec un jeune homme brun, qui m'explique qu'il est un ami de Mercedes et qu'il vient arroser les plantes... oups elle a sûrement perçu les appels de détresse de son basilic mourant et à envoyé du secours. Je tente d'expliquer la mort du pauvre petit à Michaël qui me sourit et me rassure, apparemment ça n'est pas la fin du monde, ouf ! Du coup nous discutons tous les deux, j'apprends qu'il est Polonais, et je le lance sur la politique actuelle de la Pologne. Notre conversation durera deux heures, debout dans le couloir ! Je ne vois pas le temps passer et mon allemand a décidé de jouer le jeu, nous évoquons bien sûr l'histoire de son pays, il se revèle plutôt anticommuniste, ce qui ne m'étonne pas vraiment j'avais déjà senti ce rejet chez mes camarades tchèques. Comme elles, Michaël me tient un discours très libéral, opposé à toute intervention de l'Etat. Je tente de formuler des objections en allemand, je sens que j'éveille son intérêt, je lui propose de se pencher sur les textes de Marx, d'Engels, de Trotsky et de Lénine, il m'avoue en avoir une vision très faussée et surtout entretenue par les discours anticomunistes qu'il entend chez lui mais aussi dans son pays. Il rit en me disant que je lui donne des devoirs à faire mais qu'il a très envie de lire tout ça. Il me pose pleins de questions sur la France et il est bien informé, il me demande comment j'ai fait pour échapper à la mort lors des émeutes de banlieue, ce que j'ai voté aux dernières élections présidentielles, réagit vivement -"comme en Russie" et nous voilà repartis sur le sujet. Finalement Michaël me dit qu'il est ravi de notre conversation ! Je rejoins "mes appartements" asez tard. Il me reste encore une dizaine d'exercices de grammaire allemande, mais j'ai le sourire, j'ai réussi à parler allemand et à me faire comprendre. Et puis Michaël va sûrement dire à Mercedes que quand même je suis pas si méchante et avec un peu de chances ça fera passer la pilule du basilic !

2 commentaires:

Anonyme a dit…

ha, j'aime bien le petit dessin. Elle est terrible FB, il ne faudrait pas qu'elle tombe sur ton blog, et qu'elle ârle français, et qu'elle sache que son surnom caché c'est FB... finalement, y'a aucun risque!
bisous co

Anonyme a dit…

j'ai fait une faute de frappe, c'est pas "ârle" mais "parle", tu l'auras compris!
redesbisous