Départ pour Frankfurt (Oder) à 4h55 du matin, 1200 kms à parcourir… Nous sommes quatre dans la voiture : Pierre, Jack, ma mère et moi. Autant dire que je suis bien entourée !Ouh réveil difficile, la nuit a été courte, j’ai peu dormi ; c’est dur de fermer l’œil en sachant que l’on quitte tout le lendemain. La veille tout avait le goût amer de la dernière fois, le jardin du Luxembourg, les bisous aux ratons en bas de mon immeuble, le Coca au café Léa avec les trois meilleurs… Enfin dernière fois avant la prochaine hein ?!
Voilà ça devient concret, je pars : six mois que je sais où je pars, deux ans que je pense à ce départ, depuis mon entrée à Sciences-po finalement, mais tout cela me paraissait encore si loin que j’ai du mal à croire que je tourne le dos à Paris pour une année !
Après plusieurs centaines de kms, une pancarte sortie de nulle part pointe le bout de son nez, comme une oasis après une semaine de marche assoiffée dans le désert… Frankfurt (Oder) existe, mieux encore, Frankfurt (Oder) est bien une ville ! Voilà de quoi fermer le clapet à toutes les mauvaises langues qui se bidonnaient de mon départ à Poil S/ Orge… Eh bien non, je pars dans une vraie ville, et même qu’elle est indiquée sur une pancarte, juste à côté de Berlin, c’est pour dire !
Et c’est une ville plutôt grande finalement… Et elle a un certain charme aussi, bien loin de la caricature bétonnée est-allemande que j’avais imaginée. Y’aurait presque de quoi avoir le moral tiens ! Nous voilà donc à 17h30 devant un hôtel très kitschouille « Zur alten Oder », qui rappelle qu’à quelques mètres de là, l’Oder chantonne, marquant la frontière avec la Pologne. Le kitschouille se confirme, les chambres rappellent les décors satinés et roses des Feux de l’Amour. Mais c’est confortable et les hôtellières sont habillées façon Sissi l’Impératrice Episode 1 (quand Sissi n’a pas encore quitté sa maison de Bavière et qu’elle gambade avec son meilleur ami Flonflon le chevreuil).
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