mardi 11 septembre 2007

Dimanche 9 septembre : Berlin-got and co ...

Le dimanche à FFO c’est grève générale, tous les commerces sont fermés, les tramways sont très rares, les passants encore plus, et surtout, les feux ne fonctionnent pas ! Du coup il faut s’accrocher pour traverser les grandes artères, si l’on veut éviter de se faire écrabouiller par les voitures de course de flambeurs plutôt en vogue ici.
Ce matin départ 7h30 pour la Bahnof direction Berlin. Les rues sont vides. On arrive à la gare à 8h15, surpris par une immense banière suspendue au dessus de la grande horloge : « Banhofsfest ». Des camions déchargent la sono, des pancartes et des dessins d’enfants annoncent le programme de la journée : fête, concert and co… Je me retiens de rire, sûre qu’en cas de coup de moral dans les chaussettes je serais où aller trouver de la campagnie : à la Fête de la Gare bien sûr.

Arrivée à Berlin en moins d’une heure ! J’avais oublié comme l’architecture berlinoise est hétérogène elle aussi, c’est déroutant pour une parisienne habituée aux immeubles hausmanniens, mais c’est aussi ce qui donne tout son charme à cette ville. Il fait très frais, nous errons dans le quartier désert de Charlottenburg. Un coup de métro plus tard et nous voilà dans un quartier bien plus animé : à l’est de Berlin, le Prenzlauer Berg. Les rues sont vivantes, les cyclistes très nombreux, les terrasses des cafés sont pleines, tout cela accompagnés de supers rayons de soleil… Une vraie ambiance de dimanche ! Nous pénétrons dans l’un des marchés aux puces de Berlin, le Flohmarkt am Mauerpark. Ça grouille de monde : des vendeurs de tout et de rien côtoient des promeneurs en tout genre -familles au complet, jeune maman, pères débordés, punks et gothiques, hippies et ados branchouilles. On flâne pendant au moins deux heures dans les stands, entre vêtements des années 80 et bottines russes, bicyclettes à 20 euros et vaisselles de grenier, vieux vinyles et meubles des années 70. J’achète une casserolle pour 2 euros et des poupées russes pour un euro.

On quitte le marché vers 13h30 à la recherche d’un coin pour manger : un bâtiment délabré, recouvert de végétation, de graffitis et d’inscriptions « anticapitalisme, anti règles »… anti tout… retient notre attention. C’est l’un des squats les plus connus de Berlin, il est mystérieux, et richement décoré. À côté, un café associatif au concept plus que sympa : on peut y manger un brunch végétarien très complet à volonté que l’on paye selon ses moyens entre 4 et 8 euros. Le menu est super varié et les boisssons coûtent au maximum 2 euros. L’ambiance est très informelle, le café est animé, plein de jeunes gens attablés qui semblent refaire le monde (de ce que j’ai réussi à comprendre !) ; on peut lire la presse et se connecter gratuitement à Internet en wi-fi, ça rend le lieu très convivial, bazar, chaleureux. On s’y sent bien, on pourrait y rester des heures, entourés de jeunes en tout genre.

L’estomac bien plein nous nous dirigeons vers le Mitte, un autre quartier de Berlin, où se trouve notamment l’île aux musées, de quoi assouvir nos envies touristiques. Au passage nous croisons le « Marx und Engels Forum » : en temps normal c’est une immense place où trônent Marx et Engels, l’un assis l’autre debout, l’air très sérieux dans leurs habits de bronze. Mais aujourd’hui la place est pleine de vie. Un rassemblement antifasciste semble attirer beaucoup de monde.


La place est occupée par une centaine de petites tentes blanches réservées aux différents partis de gauche et autres, qui militent contre la montée du fascisme en Allemagne notamment. Au sol, sur de grands draps blancs, sont alignés les noms des victimes du fascisme en Allemagne depuis 1993, des centaines et centaines de noms qui se suivent -c’est assez effrayant. Des spécialistes du sujet sont sur le podium, animant une conférence sur l’histoire du fascisme. Les partis ou organisations présents sous les tentes blanches sont très variés ; évidemment le mot d’ordre antifasciste est assez large pour que l’on trouve aussi bien le Links Partei que des groupes anarchistes, des collectifs pour la libération de Mumia ou des groupes ultraféministes. Mais c’est plutôt sympa de pouvoir errer dans cet endroit, dommage que mon allemand soit encore trop bancal pour pouvoir discuter…

Finalement il fait trop beau pour s’enfermer dans un musée, alors nous continuons à déambuler dans les rues berlinoises. Nous passons par la place Rosa Luxemburg, entourée d’immenses citations au sol puis nous nous installons dans l’herbe, entourés de bâtiments typiquement berlinois : d’un côté, le musée de l’Egypte, un temple reconstitué aux vingtaines de colonne monumentales ; de l’autre le Berliner Dom, une cathédrale aux dimensions impressionnantes ; à côté, une immense bâtisse en cours de reconstruction, structure métallique démesurée qui semble calcinée par les années ; enfin de l’autre des bâtiments réfléchissants ultramodernes accueillant sûrement des bureaux.

Nous rentrons finalement avec le train de 18h, retour à Ffo où il fait toujours beau et même un peu plus chaud qu’à Berlin. Je tente d’apprivoiser mon nouveau vélo, donné par Tiphaine, la sciences-potteuse qui était là l’année dernière : c’est un vélo hollandais sans frein, il faut pédaler en arrière pour pouvoir s’arrêter. Il est pas mal finalement, mon vélo, tout violet, il faut juste que je baisse la selle (je sens déjà les rires narquois, voui bah voui il est trop grand bah voilà voui !), et que j’achète un panier pour mes affaires.

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