mercredi 21 novembre 2007

Mois de novembre p'tit résumé 2 !





ah ah j'en étais donc restée au départ de la co et aux larmes que l'on avait versées ! Mais évidemment je ne me suis pas laissée abattre, et le mois de novembre a donc suivi son chemin. Y'a les cours bien sûr, je suis aussi là pour ça aussi. Je ne dirais pas que je suis super à l'aise avec les profs qui parlent allemand (on n'a pas idée non plus de nous faire lire Durkheim en allemand, il a écrit en français à l'origine que j'sache, bon alors un peu de respect pour les originaux non !). Globalement je dirais que ça va de mieux en mieux niveau compréhension, mais celui-ci dépend malheureusement trop de mon état de fatigue, de ma bonne humeur et du prof aussi. Mon prof de socio, tiens par exemple, très bon prof hein j'en suis sûre, si ce n'est qu'il donne l'impression de parler avec un Knödel dans la bouche... Pas très "deutlich" comme on dit ici ! Sinon y'a mon prof de linguistique, pas toujours deutlich non plus parce qu'il est monté sur ressort, mais très sympathique et surtout très expressif, j'ai pas forcément besoin de tout comprendre, il mime presque les consonnes et les voyelles, les flexions, les sons ouverts et les sons fermés, les langues analytiques et synthétiques ! J'ai un cours pas mal du tout sur la recherche sur les partis et mouvements politiques, assez dur je dois dire, surtout que l'on doit lire tous pleins de textes chaque semaine, mais bien dense aussi alors je ne m'ennuie pas et j'ai envie de m'accrocher pour comprendre. J'ai un cours le jeudi matin sur la traduction, là je bois un peu la tasse parce que ça me demande tout de même de jongler avec trois langues en même temps, soit l'allemand, l'anglais et le français ce qui fait beaucoup pour mon petit cerveau. Mais mon prof est tout jeune et très compréhensif. J'ai râté la dernière séance, celle de jeudi dernier à cause de la journée internationale.

La journée internationale, c'était l'évènement Erasmus du mois, suivie d'une soirée bien fofolle au Kaméa (cf. photo, avec Julie, ma Française préférée !) bercée par de la musique française (un groupe fondé à FFo par un ancien étudiant Erasmus venu de France, composé de musiciens allemands, La Marche). Pour la journée, chaque étudiant devait préparer un stand pour présenter son école et son pays et surtout pour répondre aux questions des étudiants autochtones censés eux aussi partir au moins un semestre hors les murs. Enfin je dirais pas que ça m'a super bottée de rester une journée dans le hall de l'université pour présenter Sciences-po, mais finalement c'était pas si dur, parce que nous les Français étions totalement au fond et peu d'étudiants sont donc venus nous déranger. On a pu discuter et rigoler des décorations que nous avions passé la soirée à faire tous ensemble réunis chez Hyacinthe, armés de feuilles, feutre et ciseaux. Ca avait fini en renversement de jus de banane sur ma marinière et en bataille de confettis bleus blancs rouges, mais c'était plutôt amusant. On était tous en compétition, ce sont les Argentins qui ont gagné avec leur stand tout décoré et leurs danses traditionnelles très famille Adams dans le hall de l'université !


Autre évènement du mois : une super journée à Berlin avec Manolo et Samuel où il a neigé ! On s'est balladé toute la journée dans la capitale, tentant de choper les bus qui passaient pour ne pas finir geler, je crois que c'était la journée la plus froide depuis que je suis ici, et c'était assez intenable. Le midi on a mangé dans un p'tit grignotti allemand qui vendait des Spätzel, des sortes de pâtes longues et assez visqueuses qui permettent de faire des économies terribles côté budget alimentation (Ca nourrit pour un mois... Dire que l'on accuse les Français de manger des trucs visqueux à cause des escargots, mais je dois dire que les Spätzel c'est tout de même assez fort côté spongieux !). On a aussi fait un pélerinnage au rayon fromages du KDV, l'un des plus importants grands magasins d'Europe... Manolo et Sam se sont agenouillés devant les camemberts, moi j'ai dû les prendre en photo, tous les yeux étaient rivés sur nous... Après on s'est enfui en courant ! L'après-midi on a bu un thé dans le café sympa de Kreuzberg et on a volé la petite théière parce qu'elle est toute petite.


À la nuit tombée on s'est perdu dans le monument à la mémoire des Juifs, en bordure du Tiergarten (mémorial réalisé par l'architecte juif américain Peter Eisenman, consistant en un champ de stèles de béton traçant une sorte de labyrinthe étroit propices aux égarements. Le mémorial a été inauguré en mai 2005, après moultes polémiques et difficultés). On a finalement échoué au Sony Center, à côté duquel s'étendait une immense piste de luge où l'on pouvait pour deux euros se laissait glisser, (mieux que la montagne! C'était un évènement commercial sponsorisé par Milka !). Avant de rentrer chacun chez soi on a bu un chocolat dans un bar branché du Sony center en compagnie d'un de mes copains de l'Université, Mike qui parle très bien allemand pour avoir travaillé un an à Eurodisney l'année dernière.

Autre nouvelle, la rencontre avec ma famille d'accueil, ou "Patenfamilie" : le principe est simple, une organisation au sein de la Viadrina s'occupe de mettre en contact les étudiants Erasmus avec une famille de la ville. Ma marraine s'appelle Viola, elle est adorable, a un fils Tom de 21 ans qui étudie à Dresdes, habite en bordure de la ville et est Gärtnerin (jardinière). J'ai passé un super dimanche en leur compagnie, autour d'une fondue originale, pleine de légumes et de sauces multicolores. On a beaucoup discuté, en allemand bien sûr, j'ai appris que notre résidence universitaire accueillait autrefois les familles des militaires de la caserne toute proche (que je dois toujours visiter d'ailleurs), et que l'actuel garage situé entre Plus et notre résidence, qui a plus la tête d'une maison que d'un garage d'ailleurs, était un ancien bordel. Enfin je vais les revoir bientôt, et leur chienne m'a déjà adoptée !

Il avait plu

C’était comme une mare aux cauchemars,
On y entrait en serrant les dents
On s’y plongeait en agitant les pieds
Je crois qu’il a déjà coulé
Il est perdu, j’ai de la brume dans les idées
Je grelotte, j’ai déchiré mes dernières pensées
Tu m’avais promis, j’en avais oublié la pluie
Je croule, c’est le bruit des abeilles qui me pèse
Quelle heure est-il ? Midi pile, l’heure des larmes
C’était un soir d’automne, et les arbres s’effritent
Si tu étais là j’aurais pu nager
Il a crié et les oiseaux ont cessé de chanter
J’avais prié pour que les corbeaux n’aient pas ta peau…
Tu crois qu’il va neiger en plein été ?
Cette nuit le vent sera différent…

mardi 30 octobre 2007

mes excuses mes excuses... premier petit résumé du mois de novembre !

Oups oups je me rends compte que je me suis tue pendant longtemps, trop longtemps... Entschuldigung à ceux qui me suivent régulièrement ! Mais non je n'ai pas été éliminée par une Bratwurst ou gobée par un Strassenbahn ! Je suis bien vivante malgré mon long silence que je vais tenter de rattraper tant bien que mal grâce à un résumé efficace de ma vie à FFO ! Pour me faire pardonner je placarde ici même une photo de la girafe berlinoise de Legoland parce que je l'avais promis aux p'tits cousins... Voilà c'est fait !

Bon bah Frankfurt (Oder) n'a pas changé si ce n'est que désormais la nuit tombe à 16h et que triple crotte on se gèle le naseau, mais faut s'accrocher hein, l'hiver est apparemment encore bien timide... Qu'est-ce que ce sera quand il se sera déridé? Heureusement que j'ai mes bottes en poils de yack pour escalader les nuages, sans ça je serais perdue. Alors voilà, y 'a eu la venue de la co, évènement fondamental dans ma petite vie allemande.... La co à FFO c'est p'têt plus important que la fête de la bière, c'est pour dire. Co qui au passage a réalisé une magnifique maquette de ma jolie ville, maquette qui je l'affirme aurait toute sa place aux côtés de la biographie de Kleist dans le guide touristique de la ville (je crois avoir déjà mentionné Kleist ici, la personnalité de la ville après les knödels fourrés aux riz, il s'est tué avec sa femme sur une île... elle s'appelait Henriette sa femme).

Enfin la Co à FFO ça fait presque FFco (soit Co double force!), et y'a de quoi être fort après les péripéties à l'aéroport de Roissy en grève et finalement l'arrivée par le train le lendemain à la Ostbahnhof. Co, ça rime avec un dîner en Pologne et la traversée de ce pont qui décidemment ressemble bien trop au pont de Cergy-Pontoise, ça rime avec travail studieux dans ma chambre (et l'inauguration de la chaise Möbel Boss qui attendait tout de même un derrière depuis le mois de septembre!) et avec achat de manteau dans FFO pour faire la fière à Paris (bah oui oui moi chui allée à la frontière polonaise là bas y'a des ours blancs).

Avec la co on a visité le marché aux puces de Prenzlauer Berg (ben non je ne m'en lasse pas!), on a acheté une machine à coudre digne d'un playmobil (mais qui marche!), on a mangé dans un café pleins de Français, on a retrouvé Sam et Axel, des copains de Sciences-po, sur l'Alexander Platz qui était saturée de plumes, à croire qu'il y avait eu une bataille de poules. Là on a découvert un autre quartier à l'est de Berlin qui mérite que l'on s'y arrête, c'est Kreuzberg, considéré comme le quartier le plus populaire de la capitale, avec ses cafés biscornus mais très branchés, ses restos turcs et pakistanais et ses magasins pour téléphoner à l'autre bout du monde comme on en trouve dans le 19è arrondissement de Paris. C'est un quartier très vert aussi, avec une piscine qui a l'air géniale et dans laquelle on peut se baigner sans limite (très rare en Allemagne, on paye sa baignade au temps, et si l'on reste trop longtemps dans l'eau chlorée bah ça sonne... Et là c'est la honte, déjà que l'on a un bonnet en plastique sur la tronche!). Kreuzberg c'est aussi le quartier des auberges de jeunesse, de la cuisine multi-kulti, de la vie nocturne, avec ses deux parcs et son canal bordés de cafés et de boites sympathiques...

Le samedi soir avec la co c'est tentative râtée de visite d'un marché aux puces à FFO accompagnées de Pavlina, ma coloc Tchèque adepte de la méditation et du chatouillage des énergies (après une séance de lévitation dans la cuisine, entourée d'Isa, de Joanna et de Pavlina qui semblait presque habitée par l'âme d'un Bouddha, je dois avouer que je n'ai pas ressenti le moindre gratouilli au creux de main... Mais il faut le temps d'après Pav, puis c'est la musique aussi, on avait pas la musique. Enfin paraît que ça détend, ce qui doit être vrai, en témoigne l'état de Pavlina après ses séances de gagarisme plutôt bruyantes... Enfin ce qui me rassure c'est que désormais je sais ce qu'elle traficote, je n'ai plus d'angoisses). Le marché aux puces râté c'est un truc assez simple : il suffit d'additionner au trajet sous la pluie, un ticket d'entrée à 3 euros (!) et un premier stand censé donné envie de payer le ticket, mais ne vendant que des poignets de porte rouillées. Enfin heureusement on a rattrapé notre samedi soir deux immeubles plus loin, chez les Français avec qui l'on a joué à ce jeu de cartes apparemment connu, le Loup garou, dont le but est finalement de mentir à ses propres camarades pour les mieux dévorer... Enfin quoi faut faire preuve de malice.
Bon puis finalement la co ça a aussi une fin, c'est comme tout, avec un arrière goût d'amertume tout de même, semblable à celui de la main qui plonge dans le sac de bonbons pour s'apercevoir qu'elle a déjà saisi le dernier et qu'il n'y a donc plus de dernier!

PS : ne vous fiez pas aux dates indiquées la blog, je suis branchée sur le fuseau horaire de la Géorgie du Sud... et j'arrive pas m'en aller !

samedi 20 octobre 2007

mardi 16 octobre : parce que se tromper fait avancer... ou comment avoir l'air naze en deux leçons !

On dit que ça fait partie des expériences inévitables de la vie Erasmus... Peut-être mais ça n'en est pas moins ridicule. C'est pas parce que porter un matelas pendant 2 km a pour conséquence inévitable d'avoir un lumbago que je me réjouis de la chose ! Enfin toujours est-il que j'ai gâché pratiquement trois heures de ma vie -bah oui quand même c'est pas rien. Et le comble c'est que je ne saurai sûrement jamais rien de l'architecture expressionniste... C'était le nom du cours que j'étais censée suivre ce mardi 16 octobre de 16h à 18h, plus précisément Kunst und Architektur des Expressionismus (avec un beau génitif comme celui-là j'étais obligée d'aller voir !). Dans le Vorlesungsverzeichnis, c'était indiqué salle 5, alors je m'y suis installée, confiante. Pas mal d'étudiants étaient déjà arrivés, ce qui m'a étonnée, puisque j'avais quinze minutes d'avance et que l'habitude chez les Kulturwissenschaftenleute c'est plutôt le retard. Puis c'est vrai aussi qu'ils étaient habillés un peu sérieusement pour des Kuwi, mais bon je me suis dit que fallait pas ranger tout le monde dans la même valise, alors que oui bah pourquoi pas, y'avait p'têt des Kuwi moins funky que d'autres... Bon, non pour être honnête j'ai même pas pensé tout ça sur le coup, je n'ai tout simplement pas fait attention. Quand une blondinette très sûre d'elle a crié que la salle avait changé et que l'on devait se rendre dans l'amphi 2 je n'ai pas réfléchi un seul instant et j'ai suivi la masse pour aller m'asseoir bien au milieu de l'amphi 2, coincée de chaque côté par des étudiants armés de gros bouquins (mais qu'est-ce que c'est que ça ? Des dictionnaires sur l'expressionnisme ? Zut j'avais pas lu qu'il fallait un bouquin particulier...). Le temps de sortir mes affaires, je suis frappée par la voix du prof, très proche de celle de Donald Duck... Bouh ce qu'il articule mal... Ca me panique assez finalement puisque je me rends compte que je ne comprends pratiquement rien ! Oups qu'est-ce qu'il se passe ? J'ai dû prendre un coup sur la tête au moment où l'on changeait de salle, juste sur l'hémisphère qui contient tout mon allemand... C'est bêta je me suis aperçue de rien ! Bon au bout d'un quart d'heure je comprends toujours rien, ou du moins juste assez pour percevoir que le problème n'a rien à voir avec un seul de mes hémisphères. Évidemment le prof parle de tout sauf de l'expressionnisme... Le polycopié d'une fille rousse à lunette sur ma gauche indique "Cours de droit civil - droit des obligations, étudiants de Master"... EURGHH ! Mais qu'est-ce que je fais là ?? C'est pas l'expressionnisme ça, ça me plaît pas du tout comme titre, mais alors pas du tout ! Je suis toute petite moi, rien à faire avec des Masters, ils pourraient être mon père et ma mère (bon j'exagère, je serai une Master l'année prochaine moi aussi... Enfin non en un an j'ai le temps de grandir, là je me sens pas du tout du tout prête !).

Aucune porte de secours, je suis bloquée à ma droite et à ma gauche par des étudiants à l'air très très sérieux... Et puis imaginons que je réussisse à faire déplacer toute la rangée... Bah la porte se situe à la droite de l'estrade, juste à côté du prof, qui ne manquerait évidemment pas de faire une remarque, vu qu'il ne cesse depuis tout à l'heure d'interpeller les élèves un à un dans l'amphi pour qu'ils répondent aux questions. Bon je n'ai plus qu'à rester là, et à croiser les doigts pour qu'il ne me demande rien, surtout que les réponses semblent se trouver dans ce gros bouquin de 500 pages que ma voisine, comme tous les autres, feuillette avec avidité. Ah mais crotte de crotte de crotte ! Je suis bêêêêêêêêête ! Je vais tenter de me faire toute petite, comme ça personne ne me verra... Mais pourquoi bougre ai-je mis ce jour-là mon pull multicolore acheté un euro au marché aux puces de Berlin !?! Avec ça je détonne totalement, ils sont tous habillés en noir ! Qu'est-ce que je peux faire, faut que j'écrive un truc pour faire semblant de prendre des notes. Euh... tiens je vais raconter ma semaine, ça me fera passer le temps ! Plus tard, alors que je suis en train de mourir à petits feux sur mon banc, une conversation de la veille, avec Mercedes, me revient en tête et fait tourner mon estomac trois fois sur lui-même. Elle me parlait justement des cours de droit qu'elle suit en tant qu'étudiante de Master, et qui peuvent durer entre quatre et six heures ! Gloups.... Je ne veux pas rester là quatre heures !! Non s'il vous plait... J'ai qu'à faire le coup du malaise ? Non tout le monde me regarderait ce serait trop affreux, et puis l'on risquerait de m'envoyer aux urgences, et avec la carte Européenne paraît que c'est pas bien remboursé. Enfin je prends mon mal en patience et je tente de faire dérougir mes joues en pensant à une mer de glaçons. C'est évident, tout le monde à remarqué que je ne suis pas à ma place ! Je croise les doigts aussi, pour ne pas rester jusque 20h !! Argh non non c'est impossible ça je ne peux pas, ce soir y'a la fête officielle pour les Erasmus dans la cafétéria, organisée par les Interstudis et l'université, avec la présidente, les profs, tous nos tuteurs, enfin tout le monde quoi ! Et ça commence à 19h, je ne veux pas être en retard, ça le ferait pas !
Finalement à 18h, la voix de canard prend un ton de conclusion, ouf ouf ouf pourvu que ce ne soit pas une fausse alerte ! Non ils prennent tous leurs affaires, ils enfilent leur robe de juriste et se dirigent vers la sortie, oui oui je suis libre !! L'avantage c'est que je suis au moins sûre d'avoir choisi la bonne faculté, parce que le droit, surtout en allemand et enseigné par Donald Duck, ça n'est définitivement pas mon truc, je préférerais encore avaler un kilo de Wurst grillée plutôt que de suivre un autre de ces cours !

jeudi 18 octobre 2007

du lundi 15 au jeudi 18 octobre : première semaine de cours !!

Outre ses cafés Erasmus, ses deux boites de nuit, ses clubs, ses parcs et ses supermarchés, Frankfurt (Oder) est aussi une ville connue pour son université, et c'est justement dans cette université que je suis censée passer un minimum de temps pour revenir à Sciences-Po en ayant validé mon année... (pour visiter l'université rendez-vous ici) Et ce temps ne doit pas se résumer à assister aux heures de cours que j'ai choisies, mais aussi à fournir un tant soit peu d'efforts à la maison, ne serait-ce que pour lire la trentaine de pages que demande chaque prof toutes les semaines et pour préparer les Hausarbeiten et les Referate (devoirs à la maison et exposés), sans parler des Klausuren (examens finaux).

Alors voilà, les cours ont commencé... La première semaine à la Viadrina est une semaine d'essai, c'est un peu à la carte, on choisit les cours auxquels l'on veut assister dans le Vorlesungsverzeichnis (livret avec tous les cours commentés). Puis on se rend aux cours voulus et l'on voit si ça nous botte... Bon mon critère premier c'était évidemment d'éviter les profs zozotants ou pas glop, parce qu'avec un prof mal embouché je partirais avec une épine dans ma botte en poils de yak. Bref, j'ai donc joué le jeu et tenté pas mal de cours. À présent il me reste à choisir, parmi tous ces cours, ceux que je souhaite garder ou non. Le lundi après-midi j'ai assisté à un cours de linguistique mené par le professeur Rosenberg. En plus d'être mon coordinateur (il doit valider mon choix de cours avant que je l'envoie à Sciences-po), Monsieur Rosenberg possède une grande qualité puisqu'il parle plus clairement que Barbie maîtresse d'école. Le mardi j'ai tenté le cours de Mlle Grün, dont le thème s'est révélé très intéressant : introduction à la recherche sur les partis et mouvements politiques. Mlle Grün est très compréhensive et dynamique, un peu trop peut-être parce qu'elle parle à la vitesse d'un moulin à poivre, ce qui n'est pas toujours évident ! Le mercredi j'ai tenté le cours d'introduction aux théories sociologiques. Je suis ressortie avec le moral dans la chaussure droite, parce que le prof avait juste oublié de parler distinctement et de ne pas baisser la voix à la fin des phrases (mes notes n'ont l'air de rien : chaque phrase commence plutôt bien mais reste inachevée...). Du coup je vais devoir fournir un sacré effort pour suivre ! Enfin le jeudi j'ai assisté à un cours assez pointu mené par le spécialiste allemand de l'Europe de l'Est, Karl Schlögel, sur les relations americano-soviétiques dans les années 30... Ca me botte bien, même si là encore je sens que ça va me demander un sacré investissement. Il me reste deux cours à essayer, lundi et mardi matin. La bonne nouvelle c'est que je n'ai pas cours le vendredi !

Autre nouvelle, le lundi matin (15 octobre), j'ai dû passer un test de langue pour connaître mon niveau d'allemand et pouvoir m'inscrire au cours approprié (en tant qu'Erasmus l'on est tenu de suivre des cours de deutsch-langue étrangère). Mon but c'était de passer en Oberstufe, le niveau le plus élevé, parce que les cours y sont gratuits (ce qui n'est pas le cas dans les niveaux inférieurs !) et surtout on ne suit que quatre heures d'allemand par semaine au lieu de six en Mittel et Grundstufe. Le test n'était pas très difficile et le sujet de la rédaction écrite assez barbant... Je ne pensais pas avoir spécialement réussi pour autant, mais la bonne nouvelle c'est que le lendemain, les résultats étaient affichés au Sprachzentrum et que je suis en Oberstufe ! Je n'aurai donc que quatre heures par semaine ! Youplaboum ! (sur la photo : deux de mes colocs, Joanna et Isa très convaincantes en petites saintes... c'était juste avant la soirée vodka !)

Le mardi soir c'était la fête officielle d'accueil des étudiants Erasmus, organisée dans la belle Mensa : y'avait Martyna mon interstudis qui s'était installée à ma table, les Erasmus au complet (150 étudiants en tout, de 26 nationalités différentes), la présidente et tous les gens importants, de la musique live (le même groupe qui joue chaque mardi à Hemingways), un buffet énorme avec des Bretzels assez élastiques pour paraître infinissables, plein de gens bien habillés, et puis un quizz marrant et des fraises. Surtout, on avait droit en cadeau à une consommation gratuite à Hemingways, et à une entrée à la boite "die Grotte". J'ai réussi à en voler une pour Pierrot qui arrivait justement ce soir-là de Paris et ce pour une semaine ! C'était très sympa comme soirée, et puis la grotte est un endroit rigolo, tout petit, en sous-sol, avec une ambiance plaisante et de la musique plus funky que chez Kaméa.

Le jeudi soir, y'avait encore une soirée universitaire, pour fêter l'ouverture de l'année, organisée au Kleist forum. On y est allé toutes ensembles avec mes Mitbewohnerinnen, Isa, Pavlina et Joanna (sur la photo respectivement première à gauche, troisième un peu en retrait, et quatrième en rouge -Mercedes ne voulait pas venir) accompagnées de trois de leur copines polonaises. Dans le Kleistforum c'était assez dingue, y'avait des lumières partout, des écrans qui diffusaient des clips, une Wii pour jouer à Wii Sports (bowling, tennis, base-ball, boxe, golf), des Babyfoots, des pommes partout, deux salles de danse, l'une dans le grand hall du bâtiment, un truc de dix mètres de hauteur de plafond, tout vitré, avec des spots multicolores et des DJs ; l'autre dans une grande salle aux murs tout noirs, traversés de lumières vertes en mouvement, avec des DJs, et de la musique des années 70... Les gens étaient bien moins nombreux et beaucoup plus loufoques dans cette salle-là alors on y est resté et on a dansé avec le groupe de Bulgares et de Hongrois que j'avais rencontré au Workshop le vendredi précédent.
Dernière nouvelle: J'ai découvert que le basilic a gagné trois petites feuilles vertes hier... Il est peut-être encore sauvable, soyez sûrs que je surveille ça de près !!

dimanche 14 octobre : La Youd et la Co à Prenzlauer Berg

Ouhaou il fait méga beau et ça tombe méga bien puisque l'on comptait aller à Berlin pour faire découvrir un bout de la ville à Youdie qui n'a jamais posé le doigt de pied sur le sol berlinois. On part tôt pour avoir la journée à nous, mais évidemment on est dimanche, et bien que les transports soient inconditionnellement ponctuels ici en Allemagne, bah le dimanche c'est fréquent de devoir prendre trois trains différents avant de pouvoir arriver dans le centre de Berlin. Du coup on arrive dans le quartier de Prenzlauer Berg à 11h. On fait un p'tit tour dans le marché aux puces dont j'ai déjà parlé ici, et qui est grouillant de monde tant le soleil s'éclate dans le ciel.


Le midi on mange dans un Kneipe (café) au concept sympa puisque l'on commande au bar (fréquent en Allemagne) et on vient chercher notre commande à l'appel de notre nom. Le café ressemble au salon d'une mamie coincée dans les années 70 avec ses tapisseries à fleurs, ses meubles dépareillés qui servent de chaises et de tables et que l'on peut acheter, ses lampes oranges et ses tapis moumoute. Enfin c'est plutôt bon et l'ambiance est comme d'habitude dans ce quartier, bien sympathique ! On fait ensuite une grande ballade dans Prenzlauer Berg, très vert et mignon avec ses rues pavées et ses immeubles multicolores et l'on arrive à la place Kollwitz, qui porte le nom d'une artiste engagée, proche du socialisme (bien qu'elle n'appartenait à aucun parti), célèbre notamment pour ses sculptures et gravures dénonçant les conditions sociales de la classe ouvrière et les conséquences de la Première Guerre mondiale.

mardi 16 octobre 2007

du lundi 8 au vendredi 12 octobre : Einführungswoche, Mutter, Abigail et poils de Yak

L'Einführungswoche... Was ist das ? Non non ça ne se mange pas avec les doigts, ça ne se tricote pas avec du fil de laine, ça ne se jongle pas avec du feu... En deux mots c'est la semaine d'intégration - présentation - réunion - Wilkommenation pour les nouveaux étudiants. En ce lundi matin, 8 octobre, je me retrouve donc, avec la bande d'Erasmus sérieux qui ont réussi à se lever, au milieu d'un amphi blindé. J'écoute avec attention le discours d'accueil du vice-président de l'université, qui prend soin de distinguer les trois groupes formant la population estudiantine : y'a d'abord les sérieux, les Jura Leute (droit), puis les fashion ambitieux, les Wiwi (ceux qui étudient les Wirtschaftswissenschaftlichen soit les sciences économiques), et enfin les Kuwi (dont je fais partie ! Ce sont les étudiants qui étudient les Kulturwissenschaften, les sciences culturelles... Ceux qui ne veulent pas avoir de boulot plus tard !). Le vice-président, fort sympathique et plutôt drôle, en témoignent les rires fréquents de l'assemblée (je comprends presque tout j'ai dit, pas tout ! Alors oui, les blagues allemandes des fois ça me dépasse !) continue donc sur sa lancée en racontant que ces trois groupes sont facilement reconnaissables à leurs vêtements, très classiques chez les juristes, très classes chez les économistes, et baba cool chez les kuwi !

L'après-midi je retrouve les étudiants Erasmus réunis pour un accueil spécial "Gaststudenten" : on a le droit à un petit mot sympathique de chaque membre de l'administration qui s'occupe de nous, et on nous distribue des badges - que nous devrons porter lors de chaque "événement Erasmus" nous précise Bernd Schünow, le super papa de tous les Erasmus, celui qui s'était occupé de régler mes problèmes d'inscription fin août, celui qui attend les pauvres Erasmus devant les cours pour savoir s'ils ont bien tout compris, celui qui a des bonbons dans son bureau - bref sur ce badge y'a mon nom, le nom de mon école et puis un petit drapeau français pour bien montrer d'où je viens... Enfin c'est marrant d'être étiquetée, puis pratique, je rejoins rapidement les autres "bleu-blanc-rouge" qui viennent pour la plupart de Reims et de Montpellier (on est 10 Français en tout à FFO).

Le mercredi je mange avec les deux autres filles de Sciences-po (je ne les connaissais pas avant vu qu'elles viennent de Sciences-po Nancy et non de Paris) dans la nouvelle Mensa (la grande et belle Mensa). Bon je crois que je ne me ferai pas aux plats allemands : y'a du fromage pané (oui oui je sais) avec des pommes de terre, du choux rouge cuit avec des morceaux de Gurke (gros cornichons) et une pelle de sauce blanche avec des grumeaux... Ca schmeckt pas dégueu, mais je crois que je m'arrangerais pour pouvoir rentrer à la maison le midi ! Ah puis si quand même grande nouvelle, j'ai réussi à trouver de l'eau sans Kohlensäure, coincée entre du jus de sureau périmé depuis 2006 et une coupe dessert remplie d'une gelée bleue plus que suspecte. L'après-midi je file vers Berlin direction l'aéroport Schönefeld où une Mutter (la mienne en l'occurence) est censée arriver à 20h ! Bon aller à l'aéroport c'est quand même toute une aventure, puisqu'il faut prendre deux trains, mais finalement j'y suis en deux heures et j'en ai deux autres d'avance. Je dois ajouter que ce jour-là il fait juste affreusement froid, le premier jour où je sens des picotis sur mes cuisses et mes joues... Bouh et dire que le chauffeur de taxi le soir même me dira en un p'tit rire étouffé que j'ai intérêt à m'accrocher parce que là c'est rien ! Bon j'attends donc plusieurs heures à l'aéroport Schönefeld, j'en passe une à regarder les retrouvailles des gens, et c'est plutôt joli, et une autre à tenter de me débarrasser d'un étudiant venant du Bangladesh qui baragouine dans un anglais p'têt pire que le mien. Finalement la Mutti montre le bout de son nez et je suis bien contente ! Elle n'a pas changé en un mois, et m'a ramené un beau cadeau, du pain de la boulangerie Monge qui me manque terriblement parce qu'ici en plus des sauces à grumeaux, ben le pain n'arrive pas au croûton de celui de mon chez moi !

Le lendemain jeudi les Erasmus sont libres, j'en profite pour me ballader dans Frankfurt avec Youdie-la maman, il fait froid mais super beau et j'ai droit à un manteau d'hiver et à des bottes fourrées en poil de yak, de quoi affronter le méchant hiver d'ici (bah oui bah oui la co est jalouse, mais toi tu es à Paris, et là-bas c'est le bonheur d'être fille unique !). Au supermarché Real on achète un matelas génial (15 cm d'épaisseur avec une couette et un oreille, le tout roulé par je ne sais quel stratagème, sûrement grâce à une énorme machine à rouler les matelas dont je ne soupçonnais même pas l'existence!)... Enfin il est vachement bien ce dodo transportable, si ce n'est qu'il pèse une vache et que je me retrouve donc chargée comme un Père Noël sur tout le chemin qui nous ramène à la maison ( et y'a bien 1,5 km entre Real et la maison alors imaginez un peu !). Enfin l'avantage c'est que désormais qui m'aime me suive, j'ai de quoi faire dormir mes invités ici dans ma chambre de 20m2 à la frontière polonaise... Le truc moins fun c'est que je me suis coincée le dos et que je n'ai pas de maillot de bain pour aller le décoincer à la piscine ni aucune envie d'aller chercher un ostéopathe à FFO (mais merci pour le conseil Hyacinthe !), et surtout le matelas pue, un truc bien... On est complètement shootées !

Le vendredi je suis de nouveau appelée à l'université pour une journée "workshop"... ah ah qu'est-ce que c'est encore ! C'est un concept assez bidon de "discussions interculturelles" -s'il vous plaît !-, le but c'est officiellement de dépasser les préjugés et de s'ouvrir à l'autre. Je sais plus niais on meurt mais ça rapporte des crédits ECTS alors j'y vais quand même... Je ne suis pas spécialement fermée à l'autre, mais bon la discussion interculturelle entre des étudiants Erasmus, qui certes viennent de pays aussi variés que la Bulgarie, Hongrie, Slovaquie, Tchéquie, Turquie, est assez inutile puisque l'on partage à peu près tous la même envie de rencontrer des gens nouveaux (c'est pour ça que l'on est là), et de faire la fête à FFO. D'ailleurs même sur des exercices aussi épineux que l'histoire de la petite Abigaïl obligée de dormir avec le méchant Sinbad propriétaire d'une barque, pour rejoindre son amoureux Tom résidant de l'autre côté du fleuve plein de croco, qui apprenant l'histoire des galipettes avec Sinbad la laisse tomber son Abigaïl, comme une vieille carpe (bon finalement elle va se consoler dans les bras de John le meilleur pote de Tom)... Bref sur des sujets aussi difficiles, disais-je, ben nous étions tous à peu près d'accord pour dire qu'Abigaïl n'était coupable de rien, bien que la discussion ait porté sur la question cruciale de savoir qui "de Tom et de Sinbad est le plus méchant ??".

lundi 15 octobre 2007

du samedi 6 au dimanche 17 octobre : Rugby, Kleist Forum et złoty

Bon on a perdu... enfin ils ont perdu. Je le sais. Mais à l'époque bah je le savais pas encore, alors oui oui, j'étais contente de voir que les All Blacks étaient devenus tout petits devant nos maillots, enfin leurs maillots, de Français. C'est rigolo comme l'éloignement crée une sorte de retour aux sources du patriotisme bleu blanc rouge... Enfin tant que ça en reste au sport je m'inquiète pas. Bref on sautait partout avec Hyacinthe devant l'ordinateur de Pamela qui diffusait en boucle le dernier CD de Springsteen (bah oui sur Internet on pouvait suivre le match en direct, y'avait pas l'image c'est sûr, mais bon le score en direct suffisait à notre bonheur). Évidement les autres nous regardaient comme des poules qu'auraient trouvé un couteau... d'abord parce que le rugby c'est à coup sûr un sport qui n'a pas dépassé la frontière française ("mais ça se joue au pied le rugby?" " 'sont combien dans l'équipe?" - j'ai pris mon ton de singe savant "sont quinze les joueurs, le chiffre parfait, paraît-il, et ils courent avec la balle en bandoulière")... et surtout parce que nos gesticulations de joie devaient être un poil consternantes. Troels a dû répéter une trentaine de fois que "décidement les Français étaient ganz verrückt".

Après cette bouffée d'adrédaline digne d'authentiques gallinacés, nous avons quitté le logis de Pamela pour celui de Martin, deux numéros plus loin... Là devait se tenir une super "pre party" mais nous n'étions que nous, soient Swetlana l'Allemande, Hyacinthe, Troels le Danois, Alena la Tchèque, Anja la Polonaise, Pamela la Finlandaise et moi. Finalement la pre party n'aura duré que douze petites minutes : à 23h nous avions tous quitté le Wohnung de Martin, direction le Kleistforum (le centre culturel de la ville, tout vitré, portant le nom de la star locale, Heinrich von Kleist, écrivain allemand né à Frankfurt-Oder) où se tenait ce samedi soir l'une des soirées les plus funky de l'année. En fait c'était bien moins funky que chez Kamea, la boite aux coiffures déglinguées : joli c'est sûr, super fashion aussi j'imagine, bien décoré, éclairé tout... Mais trop pouet pouet pour moi. Heureusement on a quand même dansé un peu, et puis on a gagné un match de babyfoot, Hyacinthe et moi contre Troels et Swetlana.

Le lendemain dimanche, levée à pas d'heure, mission ménage pour accueillir comme il se doit les nouvelles colocs censées arriver dans la soirée. Vers 18h je rejoins le groupe, toujours les mêmes, pour une virée en Pologne. Nous passons la frontière armés de nos carte d'identité, puis nous traversons le pont qui joint les deux villes... Nous voilà à Slubice ! Après avoir changé nos euros en złoty, nous nous installons dans une pizzeria tout près de la frontière : nous mangeons plutôt bien et pour une somme modique (l'équivalent de 4 euros pour une boisson et un plat). La Pologne c'est quand même cool si on oublie les jumeaux et la folie catholique.
Le soir, en revenant de la pizzeria je rencontre donc mes colocs : Joanna est Polonaise, grande, blonde et plus souriante que Oui-Oui aux pays des jouets. Isabelle est aussi blonde (bah oui chui en Allemagne), mais Allemande, plus réservée que Joanna mais tout aussi détendue et sympa. C'est aussi le soir que Mercedes a choisi pour rentrer, ce qui fait que nous sommes au complet, puisque Pavlina, une Tchèque de 23 ans, habite aussi ici depuis une semaine (je sais je sais j'ai du retard, mais j'attendais que toute la famille soit au complet pour en parler). Pavlina est tout aussi gentille, mais anormalement stressée par la vie... Espérons que l'année à FFo lui apprenne à respirer par le nez ! Nous buvons un thé toutes les trois, avec Joanna et Isa, et nous discutons pendant deux heures dans la cuisine ! Hi je suis contente parce qu'elles pour le coup sont bien funky !

samedi 6 octobre 2007

du jeudi 27 octobre au vendredi 5 novembre : herbe de bison, Tokio Hotel et subjonctif 2

Ah la la quelle semaine, le rythme Erasmus n'est tout de même pas évident à prendre ! Faut savoir jongler entre les soirées, les verbes forts, les excursions à Berlin, l'apprentissage d'un vocabulaire de plus en plus riche (bramer en allemand se dit röhren, terme que j'ai déjà réussi à replacer deux fois dans une discussion, un exploit je dirais), la découverte d'aliments décidément trop suspects pour moi, les discussions politiques enflammées à 3h du matin (et en allemand s'il vous plaît!), et l'achèvement des dernières tâches administratives. Mais je m'en sors plutôt bien je trouve, je suis vivante, je n'ai pas encore hérité d'un Bierbauch (je passe du coup pour la p'tite Français typique incapable de boire plus d'une chope de bière -bah oui en France vous buvez que du vin blanc, du "Pineau des Charentes"-... là je suis restée bluffée parce qu'à part l'accent j'avais affaire à un fin connaisseur apparemment !) et j'ai même réussi après moult galères à obtenir ma carte d'étudiante (à moi les voyages gratuits dans tout le Land, à moi Berlin, Potsdam, Brandenburg).

En version résumée les fiestas Erasmus c'est : un zeste d'Ukrainiens aux noms immémorisables mais accueillants comme jamais (Wurst Party, dégustation de Schnapps ukrainiens, apprentissage des termes essentiels pour se dépatouiller à Kiev, politique Lektion entourée de partisans de l'Ukraine orange et de l'Ukraine bleue et récit enjôlivé de ma vie en France, capté par des visages éblouis buvant mes paroles... J'exagère un p'tit peu mais pas tellement, notre "culture française" fait l'objet d'un culte chez les jeunes Ukrainiens, je tente de démonter tout ça mais c'est pas évident!). Ajoutez à ça une poignée de Slovènes chez qui l'on organise un concours de dégustation de plats nationaux en commençant par le gratin dauphinois (Hyacinthe et moi aux fourneaux après épluchage de patates collectif, ouf notre réputation est sauve), une découverte difficile des penchants politiques des uns et des autres (décidément ici c'est tous des potes à Milton Friedman...). Ajoutez alors une poignée de longues soirées Hemingways dont la dernière reste mémorable en raison de l'arrivée massive des Argentins et Mexicains (qui, y'a pas à dire, savent comment remuer le popotin). Relevez avec un soupoudrage de vodka polonaise (avec un arrière petit goût... provenant justement de cette brindille verte qui flotte au fond de la bouteille : de l'herbe de bison apparemment, ou, pour être plus claire, de l'herbe baptisée aux bovidés ruminants, miam !). Et enfin parsemez le tout d'une once de folles nuits dans la boîte branchouille de la ville où s'agite une jeunesse funky aux coiffures extravagantes (parfois de tels cheveux ça frôle la tentative d'autodestruction... je promets ici de ne jamais aller chez le "Frisör" en Allemagne, je risquerais de ressembler à une Tokio Hotel).

vendredi 28 septembre 2007

mercredi 26 septembre : Dresden quand tu nous tiens !

Dresden... C'est une ville à l'architecture baroque, appelée aussi la Florence de l'Elbe. Une jolie ville, ouaip, mais j'avoue avoir été un peu déçue.
Bon faut dire qu'à 6h pétantes, à peine remise de mes aventures noctures, j'étais déjà debout, pour retrouver mes Kommilitonen (camarades) en bas de l'immeuble à 6h50... ça aide pas à avoir les yeux en face des trous. Le voyage en bus, plein à craquer d'étudiants endormis (tous les Erasmus du cours d'allemand, avancés et débutants, plus un groupe d'Ukrainiens et de Russes) a quand même duré 3h. Dresden c'est une ville de playmobil, tout y est bien tracé, bien découpé, bien coloré, bien empaqueté... c'est joli j'dis pas, mais ça manque de vie, c'est aseptisé. Bon évidemment on la regarde autrement quand on connaît son histoire, à cette ville, entièrement détruite en février 1945 par les forces alliées (35 000 morts!). À la différence de Berlin, Dresden a été en grande partie reconstruite, à l'identique.

Mon premier contact avec Dresden s'est fait en bus... c'est pas vraiment le genre de trucs qui me bottent les excursion en car. Après ça on a droit à une "vraie" visite à pieds dans le centre historique de la ville, là encore c'est bien joli mais assez froid. La guide est dynamique et plutôt intéressante, dommage qu'elle parle si vite... je décide de capter une explication sur deux histoire de ne pas me brûler les neurones. Ce que j'en retiens, c'est que Dresden s'est surtout développée au XVIIIè siècle, sous l'impulsion d'un souverain, Frédéric-Auguste Ier, plus connu sous le nom d'Auguste II (cf. photo pour voir son minois, c'est le mec sur le cheval), passionné d'art et de femmes (plus de 15 maîtresses officielles, et le double d'enfants... mais seulement un reconnu qui lui succédera sur le trône et fera construire l'un des plus célèbres bâtiments de la ville, l’église catholique Notre-Dame de Dresde ou Frauenkirche). Le midi on mange dans un restaurant typiquement allemand... enfin tellement typique que ça sonne faux. Le repas, sans intérêt, est servis dans des assiettes en fer, par des femmes blondes nattées et aux tenues bavaroises.

Avant de reprendre la route il nous reste une heure pour fouler les moquettes de l'un des musées les plus connus de Dresden, la Galerie d'art des anciens maîtres ("die Gämeldegalerie Alte Meister"). Je cite ici l'office du tourisme de la ville qui décrit l'ensemble architectural comme "un véritable joyau de ce que l'on appelle le baroque courtois, construit à l'origine en tant qu'orangerie et utilisé par le prince électeur Auguste le Fort à des fins purement représentatives" (il était d'ailleurs le théâtre de fêtes magnifiques). Le musée abrite notamment la Madone Sixtine de Raphaël (rien que ça !). Bon, la visite est bien trop courte mais notre guide super intéressante et anormalement compréhensible pour quelqu'un qui ne parle pas ma Muttersprache (j'ai d'ailleurs appris qu'en allemand la tapisserie se dit "der Gobelin", référence directe à la manufacture des Gobelins... située à Paris juste à côté de mon chez moi... beuh je veux ma maison !!). Nous retrouvons Frankfurt (Oder) vers 21h après trois heures de bus... "Ich muss schlafen schlafen schlafen !".

Mardi 25 septembre : Hemingways ou le repère Erasmus

Les mardis soirs au café Hemingways sont ceux des étudiants Erasmus, on y trouve des jeunes de toute nationalité, de la musique sympathique, une décoration chaleureuse, un babyfoot et de la bière allemande. Notre table est immense. Il faut dire que l'on est tous là, ceux de mon cours et ceux du cours débutant. L'ambiance est chaleureuse, et les conversations fusent, en toutes les langues. Je parle pas mal avec les trois Danois, puis avec Antonio, un Portugais arrivé à FFO sans même savoir dire bonjour et pour qui les cours intensifs se révèlent assez efficaces. Ici la bière pression est servie en pinte d'un demi-litre et ce pour un prix dérisoire, évidemment on est en Allemagne. D'ailleurs dans les supermarchés, la bière est moins chère que l'eau !
Plus tard dans la soirée, alors que la moitié des étudiants Erasmus d'August-Bebel a quitté le bar pour attraper le dernier Straßenbahn, un groupe d'Allemands plus âgés que nous se joint à notre table. Hyacinthe et moi discutons plusieurs heures avec un étudiant allemand, Philip, qui parle plutôt bien français lui aussi ! Il est 3h, et je n'ai parlé qu'allemand pendant toute la soirée. Nous décidons de rentrer, à pieds, pour réussir à nous lever le lendemain, rendez-vous 7h15 au Sprachzentrum pour l'excursion à Dresden... bah on va être frais !

lundi 24 septembre : Mensa me voilà !

Bon je ne vais pas me laisser abattre ! Lundi me voilà partie en cours, avec mon groupe d'allemand. Nous nous retrouvons tous les matins en bas de nos immeubles pour faire la route ensemble. La grande majorité des étudiants Erasmus habite à August-Bebel, d'où la réputation fêtarde de la résidence.
Notre cours se passe sans embuche.

À 13h nous filons en bande vers le centre ville, direction la Mensa (ou cafétériat). Je découvre la cuisine allemande... bouh j'ai le choix entre du choux rouge cuit, des pommes de terre, des asperges à la crème blanche avec plus de crème que d'asperge, des saucisses ou du fromage pané ! Je me rabats sur l'offre géniale de crudités, ça déborde, pleins de couleurs, pleins de goûts, pleins de miam... bon je me suis un peu lâchée parce que l'assiette se paye au poids (ce que j'ignorais, si j'avais su j'aurais stratégiquement tapé dans la crudité légère, style salade verte) et j'en ai pour 4 euros. Côté boisson c'est aussi toute une aventure, il n'y a évidement pas de bouteille d'eau "ohne Kohlensäure" (sans bulle)... Déçue, je me rabats sur du jus de pomme pour découvrir une fois assise que lui aussi il est plein de Pschiiit... Crotte de bique quand même ! Bon ma salade est top et puis c'est sympa de manger tous ensemble.

Je passe l'après-midi en centre-ville avec Hyacinthe. Nous allons d'abord à la bibliothèque pour rencontrer la personne qui s'occupe de mon département d'études, Kulturwissenschaften, et obtenir des renseignements quant au choix des cours. Nous poireautons devant la porte de son bureau pour finalement apprendre qu'elle n'assure pas de visite ce jour là. Mais nous n'avons pas tout perdu puisque devant cette même porte se trouve une étudiante Allemande à couettes qui nous explique pendant une demi-heure les clés du système universitaire allemand et la façon dont s'organise le choix des cours. Alors voilà, je n'ai pas besoin de m'inscrire en ligne comme c'est le cas à Sciences-po ou même à l'université. À la Viadrina les étudiants ont deux semaines après l'ouverture du semestre pour essayer tous les cours qu'ils veulent, si un cours leur asticote particulièrement les neurones ils n'ont plus qu'à s'inscrire sur une feuille et le tour est joué ! Bah moi je trouve ça vachement cool comme système, je vais pouvoir essayer et éviter les profs dont l'allemand sera trop cafouilli pour moi.
Nous quittons la bibliothèque, ravis, "sont gentils les Allemands quand même ! Nous enchaînons avec photo d'identité pour Hyacinthe, banque et poste puis nous rentrons à August-Bebel.

Le soir même, studieusement installée à mon bureau en train de mordiller mon stylo devant la conjugaison du verbe "gehören", j'entends un bruit dans le couloir... quelqu'un ! J'espère que c'est pas Mercedes, parce qu'elle m'avait demandé de m'occuper de ses plantes, chose que j'ai faite, avec beaucoup d'attention même. Mais peut-être un peu trop d'attention en fait, parce que vu la tête que fait le basilic j'ai du forcer sur l'eau. Enfin j'ai jamais eu la main verte, j'y peux rien... N'empêche que l'idée d'une Mercedes remontée devant la dépouille de son basilic ne m'enchante guère, déjà que nos rapports ne sont pas d'une chaleur folle !
Je quitte donc ma chambre avec mon pyjama lapin préparant déjà mes excuses en allemand... mais je tombe nez-à-nez avec un jeune homme brun, qui m'explique qu'il est un ami de Mercedes et qu'il vient arroser les plantes... oups elle a sûrement perçu les appels de détresse de son basilic mourant et à envoyé du secours. Je tente d'expliquer la mort du pauvre petit à Michaël qui me sourit et me rassure, apparemment ça n'est pas la fin du monde, ouf ! Du coup nous discutons tous les deux, j'apprends qu'il est Polonais, et je le lance sur la politique actuelle de la Pologne. Notre conversation durera deux heures, debout dans le couloir ! Je ne vois pas le temps passer et mon allemand a décidé de jouer le jeu, nous évoquons bien sûr l'histoire de son pays, il se revèle plutôt anticommuniste, ce qui ne m'étonne pas vraiment j'avais déjà senti ce rejet chez mes camarades tchèques. Comme elles, Michaël me tient un discours très libéral, opposé à toute intervention de l'Etat. Je tente de formuler des objections en allemand, je sens que j'éveille son intérêt, je lui propose de se pencher sur les textes de Marx, d'Engels, de Trotsky et de Lénine, il m'avoue en avoir une vision très faussée et surtout entretenue par les discours anticomunistes qu'il entend chez lui mais aussi dans son pays. Il rit en me disant que je lui donne des devoirs à faire mais qu'il a très envie de lire tout ça. Il me pose pleins de questions sur la France et il est bien informé, il me demande comment j'ai fait pour échapper à la mort lors des émeutes de banlieue, ce que j'ai voté aux dernières élections présidentielles, réagit vivement -"comme en Russie" et nous voilà repartis sur le sujet. Finalement Michaël me dit qu'il est ravi de notre conversation ! Je rejoins "mes appartements" asez tard. Il me reste encore une dizaine d'exercices de grammaire allemande, mais j'ai le sourire, j'ai réussi à parler allemand et à me faire comprendre. Et puis Michaël va sûrement dire à Mercedes que quand même je suis pas si méchante et avec un peu de chances ça fera passer la pilule du basilic !

semaine du 17 septembre : Du, hör mal !

Ah la la tout fout le camp, vl'a deux semaines que je poursuis ma route sur mon deutsche bateau sans avoir pris le temps de pointer le bout de mon nez ici. Mais me voilà, prête à rattraper mon retard! Au menu du jour : ma première semaine au "Centre de langues" pour un cours intensif d'allemand.

Lundi 17 septembre je suis désagréablement tirée du sommeil à 7h... argh j'avais oublié ce que c'était de devoir aller à l'école ! Armée de mon choco BN et de ma gourde de grenadine je file donc à bord de mon super vélo vers le Sprachzentrum, situé à 1 km de mon chez moi. Le bâtiment en jette, et pis il fait beau. Je trouve facilement "mon futur groupe", ils sont une dizaine en rond, tentant difficilement de se présenter en un mix douteux d'allemand et d'anglais aux accents étonnants... pas de doute, ce sont bien les Erasmus. Je me présente à mon tour, et j'apprends les noms de mes nouveaux camarades, qui viennent de Londres, de Slovénie, de Turquie, de Suède ...
Nous découvrons nos futurs professeurs, ils sont deux, un pour chaque groupe puisque nous seront divisés en deux niveaux, un groupe de débutants et un groupe plus avancé. Je me retrouve dans le groupe avancé, avec sept autres personnes. Le groupe débutant lui accueille quinze personnes. Notre prof est super, un percing dans le nez et les cheveux en brosse, une langue bien pendue, des yeux rieurs et une voix rassurante. Elle nous demande de nous présenter, je commence, puis viennent Alena et Eva les Tchèques, Yvor le Slovène, Troels le Danois, Pamela la finlandaise, Adela l'Espagnole, et Hyacinthe le Français. Super chui pas toute seule !

Vers 10h nous quittons le Sprachzentrum en direction du centre, je prends le tramways (Straßenbahn) pour la première fois, c'est marrant mais ça le serait encore plus si ça ne donnait pas l'impression de rouler sur des ragondins géants. Enfin quand on a la chance d'être assis et d'éviter la chute c'est bien pratique et plutôt rapide. La bibliothèque, je l'avais déjà vue, mais là nous avons droit à une description méga détaillée, avec démonstration à l'appui, ça dure pratiquement une heure mais je dois avouer que mon allemand est encore instable... j'apprendrai à emprunter un livre sur le tas, le jour où j'en aurais besoin ! Finalement à 13h nous sommes libres.

Le lendemain on remet ça, cours à 8h30. C'est vraiment agréable car vivant, nous sommes sans cesse sollicités et parlons beaucoup allemand pendant ces cinq heures : nous jonglons avec les descriptions d'images, les jeux de rôles, les exercices de grammaire, les récits de nos aventures, les écriture d'invention, et les exposés... C'est très efficace, en moins d'une semaine déjà je sens que mon cerveau brûle mais que l'allemand rentre, aussi bien pour m'exprimer que pour comprendre. Il faut dire qu'entre nous nous ne parlons qu'allemand, sauf avec Hyacinthe évidement, mais il ne faudrait quand même pas que j'oublie ma langue maternelle ce serait bêta.

Le week-end arrive donc vite et je ne l'attends pas avec excitation puisque Pierrot quitte Frankfurt-Oder "bonjour Paris" le samedi après-midi. Le vendredi soir nous mangeons dans un restaurant italien sur la place du cinéma, pas de quoi décoiffer un caniche mais les serveurs sont sympas et le tout joliment présenté.
Le samedi plein soleil, le temps passe trop vite. Voilà déjà 13h, et je me retrouve toute seulette dans mon appartement tristement vide puisque Mercedes est en Pologne chez sa famille depuis une semaine. Alors voilà je m'assois sur mon lit et j'agite les pieds, bouh c'est pas très drôle. Heureusement que j'ai des devoirs, beaucoup de devoirs, et en allemand en plus, de quoi me changer les idées !

jeudi 20 septembre 2007

Dimanche 16 septembre : Berlin 3ème édition, poils au menton

Dimanche matin perlinpinpin, nous sortons la tête du coquillage dans lequel nous sommes terrés depuis jeudi, histoire de vivre des aventures un peu plus constructives que nos "virées hypermarché". Ca commence moyen : au guichet de la gare (on n'y arrive toujours pas avec les distributeurs) Madame Tchoutchou nous apprend que le voyage n'est pas direct et qu'il nous faut donc prendre un bus jusqu'à la gare de Jacobsdorf. Pierrot gromelle, moi pas encore "C'est fun on n'a jamais pris le bus en Allemagne !".

Arrivée à Jacobsdof, petite gare perdue au milieu des champs et des pommiers. Selon les données du tableau horaires, le train est censé pointer le bout de son nez dans un peu moins d'une heure... fun... Bon on n'a plus qu'à s'asseoir sur ce banc désoeuvré et à attendre. Y'a un p'tit bonhomme sur ce banc justement, enfin pas si p'tit qu'ça en fait. Il fume comme un pompier et ne prend pas la peine d'essuyer la cendre qui tombe sur sa salopette. Son ventre proéminent (der Bierbauch) témoigne d'une sacrée descente mais il a l'air plutôt sympathique. Ma tête doit bien lui revenir parce qu'il me raconte plein de trucs, sacrément vite jusqu'à ce que j'arrive à en placer une pour lui demander de ralentir la cadence ("Ich bin Französin héhé"). J'arrive à comprendre un truc moyen fun, c'est que le train qui viendra nous pêcher ici ne nous amènera pas jusque Berlin mais jusqu'à Erkner où nous devrons prendre un autre train... Bah décidément on aurait mieux fait d'y aller à dos d'hippopotame. Enfin notre nouvel ami continue de me raconter sa vie, il a travaillé dans une horlogerie à Bordeaux mais y'a longtemps, l'est jamais allé à Paris mais aimerait beaucoup p'têt un jour mais le problème avec la France c'est le prix des cigarettes. Il se lance alors dans une superbe description de la machine dans laquelle il a investi et qui lui permet de rouler ses cigarettes lui-même, ça lui prend juste une heure par jour et il a sa dose... J'y connais pas grand-chose mais ses cigarettes bah on dirait des vraies en tout cas, elle doit être bien sa machine.

Bon finalement le train arrive au bout de 25 minutes, ça va, alors on arrête d'être grognons. On est secoués depuis à peine dix minutes que déjà le train s'arrête à Erkner, où il nous faut descendre. On suit la foule qui se dirige sans entraves dans un second train déjà à quai, ouf ! Nous voilà entre de bonnes mains direction Berlin. On arrive finalement à midi. Les gens n'ont pas l'air de ronchonner mais tout de même deux heures et demi pour parcourir moins de 90 km, y'a de quoi tuer une poule. Dans le hall de la Ostbahnof on tombe nez à nez avec un groupe de danseurs traditionnels, costumes et chanson dignes des meilleures guinguettes ; les robes en dentelle se soulèvent au chant entraînant d'un zigoto plus qu'enthousiaste ; les danseurs sont de tout âge (bon d'accord très peu ont moins de 40 ans, d'accord), et semblent plutôt heureux. Moi ça me donne la frite. Pour en (sa)voir plus rendez-vous ici-même (soyez patients la vidéo est un peu longue à charger, c'est parce que les gens dansent beaucoup, sinon enregistrez-là avec un clic droit !).

Après cet interlude musical, nous redécouvrons enfin Berlin, où le soleil a décidément la patate ! Nous aussi du coup. On prend le métro direction le quartier de Friedrichschain pour un p'tit plongeon dans le marché aux puces de la Boxhagener Platz. C'est joli joli... On passe devant un immeuble multicolore, Berlin est la ville du tag, de nombreux bâtiments sont ainsi décorés ; ça change de Paris où la moindre inscription est considérée comme une atteinte au bon goût. Ici ça fait partie du paysage et personne ne semble s'en plaindre !

Au marché aux puces nous retrouvons une population semblable à celle du Flohmarkt am Mauerpark : des gens cools aux look variés, et là encore des vendeurs de tout et de rien. Nous déambulons une bonne heure au milieu des chaussettes tricotées main, des meubles sixties et des collections de broutilles en tout genre, arrêtés au passage par des marionnettistes italiens plutôt inventifs avec leurs poupées aux démarches chaloupées, et par un stand sympa tenu par deux jeunes hommes au coup de crayon impressionnant (Mateo et Johan Potma) ! Pierrot m'achète deux de leurs dessins pour décorer les murs encore un peu trop blancs de ma chambre.
Le midi nous mangeons dans un p'tit snack sympathique, où des serveurs à dreadlocks nous servent des hamburgers bio grillés, légumés et sans mayo. On mange enfin de la viande, accompagnée d'une limonade bio elle aussi, parfumée au Holundersaft (terme allemand barbare inconnu de mon dico de poche. Finalement mon gros dictionnaire m'apprendra le soir qu'il s'agit de jus de sureaux, arbustes et plantes herbacées du genre Sambucus, appartenant à la famille des Caprifoliacées). J'ai appris un nouveau mot, p'têt aussi important que ceux que ma soeur apprend en classe préparatoire (au programme de son Deutschen Kurs : "die Gallenblase", ou vésicule biliaire).

L'estomac bien plein nous filons en direction des lacs de Berlin, et plus particulièrement de celui situé au Nord, le lac Tegel. Y'a un soleil de folie, des oiseaux qui chantent partout, des bébés en poussette le nez à l'air, des grands-pères qui jouent avec des bâteaux téléguidés, des vendeurs de glaces de toutes les couleurs à un prix dérisoire, des zamoureux sur les bancs publics, bancs publics, bancs publics, un p'tit vent frais au goût de vacances, des familles de cyclistes dignes des meilleures pubs Ovomaltine, des ruelles semblables à la rue principale d'une station balnéaire, des parties de foot entre copains, des virées en bateaux à voile ou à moteur... Enfin tout pour rendre heureux les citadins en mal de vert. Les lacs du Sud sont apparemment les plus fréquentés, surtout en été où les Berlinois se ruent sur les plages en quête d'un p'tit bain rafraichissant ! De quoi occuper mes journées dès que l'été reviendra... Bon d'accord vaut mieux ne pas trop y penser, à l'été, avant je dois encore subir l'hiver sans doute le plus froid que j'ai connu dans ma vie, enfin je pourrai toujours venir aux lacs pour m'essayer au patinage !

mercredi 19 septembre 2007

Vendredi 14 et samedi 15 septembre : Kaufland, Zombies und compagnie

Pas grand-chose finalement depuis la maladie de mon vélo... Si ce n'est une soirée ciné vendredi soir : "28 semaines plus tard" version allemande, heureusement ça crie beaucoup alors un "AH" allemand, chinois ou français ça sonne à peu près pareil. Que dire sinon que je suis maintenant claire sur la chose : je ne suis pas faite pour les films d'horreur, c'est pas pour moi, j'étais morte de trouille avant même le début du film à l'idée d'être morte de trouille... Donc maintenant c'est fini ; je n'irai plus voir de films méchants, chui trop p'tite décidément trop p'tite. En plus la tronche de FFo en pleine nuit n'aide pas l'affaire, j'ai cru me faire attaquer par des zombies baveux sur tout le chemin du r'tour.

Samedi : grand et merveilleux moment que fut ma rencontre avec Kaufland, LE tant attendu Kaufland, celui que tout le monde zyeutait à FFO depuis des mois et des mois qu'il était en construction. Moi, ça fait à peine deux semaines que chui là que déjà j'en pouvais plus d'attendre. Alors ça y est, la délivrance : Kaufland a ouvert ses portes et tout de même ça valait le coup. Frankfurt (Oder) avait revêtu sa plus belle tenue et grouillait d'autochtones joyeux avec leurs sacs rouges Kaufland à la main (bah ouais parce qu'à Kaufland ils sont modernes eux, ils donnent des sacs en plastique en veux-tu en voilà, rien à grignoter de l'environnement à Kaufland, l'environnement c'est pour les nazes qui continuent à acheter les corn flakes au supermarché Plus). Même qu'ils ont ouvert une nouvelle station de tramway juste devant Kaufland; envahie de kaufländer en folie. Bref, nous voilà donc en route, vers 16h, d'un pas rapide et léger, planifiant déjà notre passage par le distributeur de la Deutsche Bank parce que l'on ne peut pas aller à Kaufland sans pouvoir Kaufer, c'est juste impensable.

Nous entrons par l'entrée principale, à peine remise des travaux. À l'intérieur tout FFO s'est donné rendez-vous ! Alors évidement on se jette dans la fosse et on n'en ressort pas bredouille : parce qu'à Kaufland ils sont tellement énormes qu'ils vendent même du chèvre (bon d'accord, un seul et tout p'tit crottin, mais bien vivant, on l'a vu !) et puis le choix de soupes lyophilisées en sachet est si vaste que l'on s'y perd ; pareil au rayon des Gurken (ces cornichons géants qui avaient fait la joie de notre famille devant "Good Bye Lenin" au cinéma). Enfin côté légumes et viande c'est toujours pas trop ça, mais faut pas non plus pousser mémé dans les ortilles, Kaufland est déjà une grande avancée dans la vie de Frankfurt (Oder) !